Les soirées SBK : la défaite des associations de salsa ?

Salsa Loca - Strasbourg Association de danse salsa à Strasbourg

Les soirées SBK : la défaite des associations de salsa ?

Salut à tous !!! Ca fait longtemps que je n’avais pas écrit ici pour prendre position et donner humblement mon avis. Et j’aimerais aborder avec vous l’évolution récente des soirées Salsa strasbourgeoises. En effet, depuis la rentrée (et même un peu avant), nous avons une généralisation du « modèle » SBK (Salsa Bachata Kizomba) lors des soirées salsa (régulières). C’est un constat, sur lequel je n’émets pas de jugement de valeur (ce n’est ni bien, ni mal). Je peux néanmoins, en toute franchise, donner mon avis de danseur : je n’aime pas ça. Mais après tout, personne ne m’a demandé mon avis, donc je ne vais pas prendre le problème sous ce prisme-là.
Les soirées de type SBK représentent, pour moi, plus qu’une affaire de goût : il s’agit de la défaite des associations salsa strasbourgeoises, Salsa Loca y compris. Pour cela, soyons méthodique, analysons tout d’abord ce qu’elles sont et d’où elles viennent, puis les conséquences à long terme pour notre passion. Enfin nous essaierons de creuser le sujet en profondeur.

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Les soirées SBK sont ces soirées où la musique et la piste sont partagées quasi méthodiquement et de manière égale entre ces 3 danses… en gros, 3 salsas, 3 bachatas, 3 kizombas. Ces soirées sont apparues en même temps que certaines structures qui se sont mises à enseigner 2 ou 3 des danses concernées. Il y a donc une logique à leur apparition et à l’engouement que cela suscite. Un élève qui prend des cours dans les 3 domaines pourra donc s’amuser pleinement sur ces 3 musiques et passer une très bonne soirée. Les cours SBK sont apparus à la faveur non pas des associations, mais des structures à but lucratives, du moins au début. En effet, enseigner 3 danses différentes, permet de mieux vendre les abonnements à l’année. Il n’y a aucun jugement de valeur jusque-là. Encore une fois, je constate. Tout le monde ne fait pas du bénévolat et la question de l’optimisation des revenus pour n’importe quelle structure est une chose saine. Les associations, du moins, les plus anciennes et les plus implantées, ont quant à elles fait le choix de rester sur leur premier amour qu’est la Salsa.

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Je pense que c’était mieux avant.

Plus sérieusement, le concept de soirée SBK est un concept, qui, pour moi ne sert que l’organisateur, et malheureusement qu’à court terme. Si le calcul est de maximiser les profits sur un court laps de temps, alors c’est bingo. A long terme, tout est différent. Des élèves, débutants, qui tombent dans le SBK, trainent, dans des soirées où le niveau général est très moyen. Si vous avez eu la chance de discuter avec différents danseurs et danseuses ayant visité notre région, ils vous vanteront notre niveau général de la salsa. Or, ce niveau venait du fait que les soirées Salsa étaient légion et que les débutants pouvaient se frotter aux anciens. Dans les soirées SBK, il y a rarement de bons danseurs, des « anciens ». Il n’y a donc pas cet esprit de montée générale du niveau par mimétisme comme cela se fait le plus souvent. On va certainement me rétorquer, et à juste titre, qu’on a le droit de s’en foutre du niveau, et que le plaisir de danser vous suffit. C’est tout à fait vrai, et individuellement, je n’ai rien à dire. Simplement, quand comme moi et souvent bien d’autres, on a donné beaucoup de temps pour cette passion et ce milieu, on a envie qu’elle nous « survive » si je peux m’exprimer ainsi. Or, je vois plutôt une descente générale du niveau à venir.

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En somme, ce court texte est juste une sonnette d’alarme. Les soirées SBK, n’arrangent que les organisateurs sur le court terme. Le jour où ils s’arrêteront (de proposer leurs soirées) ce sera comme les lendemains de soirées trop arrosées : on se retrouvera tous avec la gueule de bois et une grande quantité de danseurs, qui n’auront assimilé correctement aucune des 3 danses. Mais, les amis, les principaux fautifs de la situation, ce sont les associations salsa elles-mêmes. Nous y compris. Nous avons fait le choix par exemple il y a deux ans de réduire notre nombre de soirées à 3 par pur bien être. En effet, organiser 5 soirées, en plus des cours et des animations de l’été, devenait quelque chose de trop crevant 🙂 . En somme, aucune des associations historiques n’a misé sur l’organisation de soirées régulières et nous nous sommes tous consacrés à nos quelques soirées, festivals ou animations de l’été. Il s’agit donc bel et bien d’une défaite des associations face à la dictature du profit à court terme.

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En finissant, je me dis que je ne trouve aucune solution au problème mais au moins je me dis que les choses sont sur la table et que peut-être, il y a matière à réfléchir pour tous. N’hésitez pas à donner votre avis, même s’il est radicalement opposé au mien. Je n’ai aucune vérité sinon la mienne. Le débat est ouvert.
A vous lire,

Siavach

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